Arpèges en Gascogne vous propose un concert en l’église de Tillac le dimanche 23 juin 2024 à 17 heures.

Ce concert va nous donner le plaisir rare d’entendre un pianoforte; une forme ancienne du piano, et ainsi de retrouver la sonorité de la musique de Mozart telle qu’il l’avait écrite.

« J’ai encore découvert plus la grande richesse des œuvres de Mozart avec mon pianoforte, et j’ai eu toujours le plaisir de partager ce bonheur en public. »

Yasuko Bouvard

Programme (Wolfgang Amadeus Mozart) :

• Fantaisie en ré mineur KV 397 composé vers 1782
• Sonate en Fa majeur KV 332 composé 1783
• Allegro – Adagio – Allegro assai
• Fantaisie en ut mineur KV 475 composé 1785
• Sonate en ut mineur KV 457 composé 1784
• Molto allegro – Adagio – Allegro assai
• Rondeau en la mineur KV 511 composé 1787

Le piano-forte de Christopher CLARKE

Christopher Clarke, facteur d’origine irlandaise installé en France à Cluny, a réalisé depuis les années 80 plusieurs dizaines de restaurations ou de copies de pianos anciens. Extrêmement sollicité par les plus grands piano-fortistes, il est unanimement considéré dans ce domaine comme le meilleur facteur au monde.

Le piano-forte que vous allez entendre est la copie, réalisée en 2005 par cet artiste exceptionnel, d’un instrument dû au facteur viennois Anton WALTER, datant de 1790 environ, et qui est conservé au Germanisches National Museum à Nuremberg.

Né le 5 février 1752, WALTER se trouve dès 1780 installé dans son atelier à Vienne, qu’il ne quitte qu’à sa mort en 1826. Il se distingue rapidement dans son domaine ; nommé « Facteur des Instruments à Clavier de l’Empereur » en1790, les raffinements et avancées techniques qu’il incorpore dans ses piano-forte lui valent la nomination suivante dans le « Jahrbuch der Tonkunst in Wien und Prag » de 1796 : « probablement le meilleur créateur de ces instruments que nous possédons ». Il est alors à la tête d’une des deux principales écoles de facture de Vienne (l’autre étant celle de Nanette STREICHER née STEIN). Son atelier de vingt compagnons, bien que modeste par rapport aux manufactures anglaises, est un des plus importants à Vienne et en Europe.

La sonorité pleine et la perfection mécanique des pianos de WALTER plaisent aussi bien au jeune BEETHOVEN qu’à MOZART, qui en possèdent chacun un exemplaire, vraisemblablement du même modèle que celui copié ici, produit sans altération majeure par WALTER pendant une vingtaine d’années à partir de 1785 – chose assez remarquable dans une période riche en développements instrumentaux et musicaux.

Ces nombreuses qualités, qui permettent d’entendre la musique de cette époque dans ses couleurs et sa dynamique originales, justifient que l’on choisisse ce modèle pour en faire des copies.

Ici le piano est construit en sapin et érable, avec placage en acajou verni au tampon et moulures en laiton. Le clavier est en ébène, poirier teinté, et os. La mécanique, dite viennoise, consiste en un marteau garni de cuir, axé sur la touche même par le moyen d’un petit étrier en laiton. Un échappement et un attrape-marteaux articulés sur le châssis du clavier assurent un fonctionnement sensible et rapide. L’ensemble est complété par un étouffoir « en sautereau ». Deux genouillères, l’une pour le « forte » (qui lève les étouffoirs), l’autre pour le « moderato » (qui intercale des languettes en étoffe entre les marteaux et les cordes, produisant une sonorité douce), se trouvent sous le clavier.

Yasuko Umaya-Bouvard

Originaire du Japon, Yasuko Uyama-Bouvard est diplômée de l’Université nationale des Arts de Tokyo, ou elle se perfectionne en instruments historiques et approfondit sa pratique de l’orgue et de clavecin. La musicienne s’installe à Paris en 1976, sur les conseils du grand organiste français Pierre Cochereau. Elle suit l’enseignement des organistes Michel Chapuis et Édouard Souberbielle, puis de la musicienne Huguette Dreyfus pour son perfectionnement du clavecin. Plus tard, elle s’initie au piano-forte auprès de Jos Van Immerseel et intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Aux côtés de l’organiste Francis Chapelet, directeur de l’Académie internationale d’orgue en Tierra de Campos, la musicienne découvre parallèlement les orgues d’Espagne.

Son apprentissage musical est récompensé par deux premiers prix internationaux, le premier au clavecin lors du concours du Festival Estival de Paris en 1979, et le second à l’orgue lors du concours international de Tolède, en 1980. Elle joue d’un piano-forte réalisé par le facteur Christopher Clarke, une copie de Walter 1756.

Yasuko Uyama-Bouvard se produit en soliste ou accompagnée d’ensembles classiques tels que Les Passions, orchestre Baroque de Montauban, A Sei Voci, le Chœur des Éléments, l’Ensemble Clément-Janequin ou les Sacqueboutiers. En 2006, la musicienne fonde sa propre formation classique Le Salon Viennois, dédié au répertoire pour piano-forte. Depuis 2015, elle est organiste titulaire de l’orgue français baroque de l’église Saint-Pierre des Chartreux de Toulouse7.

En 2001, elle est l’auteure, compositrice et interprète de l’album Pièces pour orgue édité chez Musidisc. En 2015, associée à la violoniste française Stéphanie Paulet, la musicienne revisite les sonates de Wolfgang Amadeus Mozart. Afin de marquer leurs trente-cinq ans de mariage, Yasuko Uyama-Bouvard et son époux, l’organiste Michel Bouvard publient en 2016, l’album Folies françoises, un programme à deux clavecins et à l’orgue, autour des compositeurs phares de l’Ancien régime.

Yasuko Uyama-Bouvard est professeure de clavecin et de piano-forte au Conservatoire à rayonnement régional de Toulouse

(Wikipedia)